samedi 28 novembre 2009

[Revue de presse] - [34] - [28 novembre 2009]

LA DCN ENQUETE SUR UN INTERMEDIAIRE POUR SES COMMISSIONS D'ARMEMENT
Nouvelobs.com, AFP 28.11.2009
"La Direction des constructions navales (DCN, devenue DCNS) a commandité "des recherches" sur Jean-Marie Boivin, gérant de sociétés offshore par lesquelles transitaient des commissions sur des contrats d'armements, a affirmé à l'AFP le patron de la société chargée de l'opération. Ancien consultant de DCNI, la branche export de la DCN, l'intéressé gérait au Luxembourg les sociétés Heine puis Eurolux, par lesquelles ont transité des commissions versées en marge des contrats signés par la DCN. La question des commissions, voire d'éventuelles rétrocommissions, versées en marge d'un contrat de vente de sous-marins par la DCN au Pakistan en 1994 est au cœur de l'enquête des juges antiterroristes parisiens sur l'attentat de Karachi en 2002, qui fit 14 morts. Dans le cadre de cette enquête, Jean-Marie Boivin a été entendu comme témoin par le juge Marc Trévidic le 23 octobre, selon une source proche du dossier.

Pour comprendre les motifs qui ont poussé la DCN à commanditer des recherches sur Jean-Marie Boivin, il faut remonter à 2004. À cette époque, la DCN est en pleine restructuration. Elle veut mettre fin à ses relations avec Jean-Marie Boivin mais les discussions achoppent sur le montant du solde de tout compte. La Direction cherche alors à se renseigner sur l'intéressé, a déclaré à l'AFP Jacques Hogard, patron de la société d'intelligence stratégique Epéé, évoquant des révélations de Charlie Hebdo. "La DCN nous avait demandé de faire des recherches sur Jean-Marie Boivin et d'établir une cartographie de ses sociétés au Luxembourg. Nous avons mandaté Kargus (autre société d'intelligence économique, ndlr) sur cette mission", a-t-il expliqué. Selon l'hebdomadaire satirique, un hacker aurait piraté les ordinateurs de Jean-Marie Boivin. Mais le patron d'Epéé se défend d'avoir fait appel aux services d'un pirate informatique. "Nous n'avons jamais fait travailler un hacker parce que c'est en flagrante opposition avec nos principes éthiques", se disant prêt à "répondre à toutes les questions devant un juge".

Le pirate informatique, Alain Quiros, et le patron de Kargus, Thierry Lorho, sont déjà mis en examen par un juge d'instruction de Nanterre dans l'enquête sur l'espionnage informatique de Greenpeace. Tous deux "ont reconnu" devant le magistrat s'être prêtés à des agissements similaires sur l'ordinateur de Jean-Marie Boivin, selon Charlie Hebdo. Sollicités par l'AFP, Alain Quiros et Thierry Lorho n'ont pas souhaité réagir, leurs avocats et le parquet de Nanterre n'ont pas donné suite. La DCNS n'a pas non plus souhaité faire de commentaire. "La seule erreur que nous avons peut-être commise, c'est de faire travailler Kargus", a ajouté pour sa part Jacques Hogard. "Quand nous avons compris pourquoi la DCN nous avait demandé de faire des recherches sur Jean-Marie Boivin, nous avons préféré nous retirer". Dans le conflit qui l'opposait à DCN, Jean-Marie Boivin avait menacé de révéler la nature de ses missions selon un rapport de novembre 2007 du procureur de Paris Jean-Claude Marin que l'AFP a consulté."
lien direct : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/20091128.OBS9050/la_dcn_enquete_sur_un_intermediaire_pour_ses_commission.html

KARACHIGATE, L'ETAU SE RESSERRE POUR SARKO ET LES BALLADURIENS
Donjipez'world
"Saura-t-on un jour les causes réelles de l’attentat de Karachi ? L’aspect financier du dossier semble avancer entre auditions et révélations autour des rétro-commissions mises en place pour financer la campagne présidentielle d’Edouard Balladur dont le bras droit était alors aussi ministre du Budget, un certain Nicolas Sarkozy. Reste à espérer que la vérité ne soit pas étouffée dans cette affaire d’Etat et que l’actuel occupant de l’Elysée soit confronté à ses désormais plus qu’éventuels agissements de l’époque (lire ici comment un témoin pointe le rôle très particulier qu’il joua dans l’opération) . L’audition de quelques personnages, dont Bazire, proche de Balladur et de Sarko, semble indiquer que l’étau se resserre et il y aurait une certaine urgence à plus de transparence que ce confinement des révélations à un petit cercle restreint derrière des huis permettant le secret et les petits arrangements."
lien direct : http://donjipez.wordpress.com/2009/11/19/karachigate-letau-se-resserre-pour-sarko-et-les-balladuriens/