samedi 20 novembre 2010

[revue de presse] - [76] - [20 novembre 2010]

Encore une journée marquée par un rebondissement : l'intervention de Dominique de Villerpin au JT de TF1 suite à la plainte déposée par les familles.

OuestFrance

Dominique de Villepin, secrétaire général de l'Elysée en 1995, a tout d'abord déclaré vouloir être entendu par le juge d'instruction Renaud Van Ruymbeke «et si possible dès la semaine prochaine».

L'ancien Premier, qui était secrétaire génarl de l'Élysée au moment des faits en 1995, a ensuite confirmé l'existence de rétro-commissions. Des commissions légales mais aussi des «commissions qui revenaient vers la France vers des personalités politiques ou pas, qui étaient tout à fait illégales».
Sous entendu, ces commissions auraient servi à financer la campagne électorale d'Edouard Balladur, que dirigeait alors Nicolas Sarkozy.
Et de citer deux dossiers qui faisaient l'objet de rétro-commissions: un contrat d'armement avec le Pakistant, les fameux saous-marins et un contrat avec l'Arabie Saoudite.
Ces commissions, Dominique De Villepin explique que jacques Chirac a souhaité y mettre fin «non pas dans le cadre d'un règlement de compte politique mais dans le cadre d'une moralisation de la vie politique».

Mise en dangers des personnels de la DCNS
Mais selon, les familles des victimes de l'attentat de Karachi du 8 mai 2002, qui a fait 15 morts, dont 11 Français, l'arrêt de ces commissions a mis en danger la vie des personnels de la DCNS. Elles soupçonnent que la décision prise par l'ex-chef de l'Etat d'arrêter le versement de commissions dans le cadre de la vente de sous-marins à Islamabad en 1994, ait conduit à l'attentat commis en représailles.
Une thèse accréditée par le témoignage de l'ancien PDG d'une société de commercialisation d'armements qui a révélé jeudi au juge à van Ruymbeke qu'un dirigeant de la DCN l'avait averti des «risques» encourus par «ses personnels» en cas d'arrêt des commission
«Nous sommes scandalisés de voir que la DCN et l'Etat, notamment MM. Chirac et de Villepin, savaient qu'il y avait des risques pour le personnel en arrêtant le versement des commissions», a dénoncé Magali Drouet, porte-parole de familles de victimes. «On ne pouvait à la fois arrêter les versements de commissions et en même temps poursuivre des transferts de technologies, avec l'envoi de personnel français au Pakistan», ajoute-t-elle...."


Autre article : 


Dans la foulée, L’Élysée publie un communiqué de presse truffé de contre-vérités : 

Elysée.fr
"...il convient de souligner que les positions récemment adoptées, pour ce qui les concerne, par le Conseil Constitutionnel et par l'Assemblée nationale de ne pas communiquer certaines informations ne sont fondées que sur le respect des exigences découlant de la Constitution et de la loi. Cela n'a rien à voir avec la protection du secret de la défense nationale. 
A ces approximations s'ajoutent des allégations calomnieuses, parfois présentées comme de prétendues certitudes, portées contre la personne ou l'action de Nicolas Sarkozy et qui ne reposent cependant sur aucun commencement de preuve. 
Affirmer sans autre forme de procès que les conditions du marché d'armement Agosta avec le Pakistan auraient eu pour conséquence de contribuer illégalement au financement de la campagne électorale du Premier Ministre de l'époque, dont les comptes ont été validés par le Conseil Constitutionnel, relève de la rumeur malveillante qui vise à jeter le discrédit sur la vie politique de notre pays
Nicolas Sarkozy n'a par ailleurs jamais été le responsable, ni le trésorier, de la campagne de M. Edouard Balladur. Il en était le porte-parole. 
De même, à aucun moment alors qu'il était ministre du Budget de 1993 à 1995, Nicolas Sarkozy n'a eu à approuver des commissions relatives à des marchés à l'exportation, la procédure d'agrément préalable en cette matière ayant été supprimée dès le mois d'octobre 1992. De plus, la négociation des contrats d'armement évoqués avait été engagée bien avant que Nicolas Sarkozy ne devienne ministre du budget. 
Ces amalgames ne contribuent pas à la sérénité nécessaire au débat judiciaire."

version audio :


Detoutetderien
"Ce soir l'Elysée sort un communiqué sur l'affaire Karachi. Il y est dit : "Nicolas Sarkozy n'a par ailleurs jamais été le responsable, ni le trésorier, de la campagne de M. Edouard Balladur. Il en était le porte-parole."
Mais si l'on va sur la page wikipedia de Nicolas Sarkozy on peut y lire : "Lors de l'élection présidentielle de 1995, il préfère Édouard Balladur[28] à Jacques Chirac. Il abandonne ainsi son poste de porte-parole du gouvernement pour devenir porte-parole et directeur de campagne du candidat Balladur."
Un Directeur de campagne c'est un peu plus que porte-parole non ?
Ce communiqué sortant juste après l'interview de Dominique de Villepin sur TFouane et à la fin, d'une semaine qui a vu l'actualité du karachigate s'accélérer, il laisse une drôle d'impression.

Autre article : 

Reportage BFM 19/11


Le blog de Guy Birenbaum
"Claude Guéant a reçu cette réponse à son communiqué, par mail, hier soir (en noir le communiqué, en bleu les commentaires et réponses).

Plusieurs enquêtes judiciaires ont été ouvertes et sont actuellement en cours sur les divers aspects de l’attentat de Karachi perpétré le 8 mai 2002, au cours duquel onze ressortissants français ont péri. L’information judiciaire pour terrorisme a, en effet, été ouverte le 27 mai 2002.

En ce qui concerne l’ouverture de l’information instruite par Mr Van Ruymbeke, il a fallu que nous nous battions pour l’obtenir et encore, avec un champ restreint. Nous nous battons encore à ce jour pour obtenir que l’intégralité de l’affaire soit instruite. Sur ce point, nous ne vous remercions pas de l’appel de parquet concernant l’ordonnance rendue par ledit juge.

Le devoir de vérité auquel chacun doit contribuer dans cette affaire douloureuse ne doit pas favoriser pour autant les interprétations les plus fantaisistes.

Après la fable grotesque, « Karachi c’est la douleur de familles…de trucs comme ça », nous avons donc droit à « interprétations les plus fantaisistes ». Afin de vous faciliter la tâche lors de vos prochains communiqués nous envisageons de vous faire parvenir une liste de synonymes…

Il n’est en particulier pas acceptable que ce drame soit utilisé comme un argument de circonstance pour alimenter la démarche entreprise par ceux qui n’ont d’autre préoccupation que d’impliquer le Chef de l’Etat, par une succession d’insinuations, dans une affaire qui ne le concerne en rien.

Nous n’avons pas comme préoccupation d’impliquer le Chef de l’Etat, nous cherchons simplement à connaître la vérité sur les circonstances entourant a mort de nos proches. Je tiens également à vous rappeler un mémo du procureur Marin lui même, établi en 2007 et rapprochant le nom de Nicolas Sarkozy aux societés Off Shore Heine et Eurolux, ainsi que les échanges ayant eu lieu entre notre actuel Président et JM Boivin dont le contenu est désormais connu de tous...."
la suite sur :  http://guybirenbaum.com/20101120/les-familles-de-victimes-de-lattentat-de-karachi-repondent-a-claude-gueant/


LE KARACHIGATE REMANIE L'AGENDA SARKOZIEN
Sarkofrance
"...Et, autre révélation de la semaine, Gérard-Philippe Menayas, directeur financier et administratif de la Direction des constructions navales (DCN) entre 1992 et 2008 a expliqué que diverses sociétés écrans ont été créées pour faire transiter les commissions occultes ; que « le volume total des commissions était validé, contrat par contrat, par les deux ministres du budget et de la défense » donc, en l'occurrence, par Nicolas Sarkozy et François Léotard.

Il n'en faut pas plus pour que que les familles des victimes décident de porter plainte contre Chirac et Villepin pour mise en danger de la vie d'autrui. Dominique de Villepin déboule sur le plateau de TF1, vendredi soir, pour se défendre : Jacques Chirac a voulu moraliser les ventes d'armes (sic !), car il y avait, sur ces contrats pakistanais et saoudien, de forts soupçons de rétrocommissions en faveur d'hommes politiques français. Villepin ne dénonce personne, pour l'instant. Il se garde peut-être quelques cartouches pour le juge van Ruymbeke qu'il veut rencontrer. 

Vendredi soir, Nicolas Sarkozy est contraint de réagir. La pression est devenue trop forte. Nicolas Sarkozy s'affiche souriant à Lisbonne, au dîner de l'OTAN. Mais à Paris, Claude Guéant publie un communiqué officiel pour répondre aux accusations, une déclaration de défense qui stigmatise les « rumeurs malveillantes », proclame, sans plus d'enquêtes, l'innocence de Nicolas Sarkozy dans toute cette affaire, et allume quelques contre-feux : Sarkozy n'était pour rien dans la gestion de la campagne d'Edouard Balladur en 1995. C'est faux. Ministre du Budget, Sarkozy n'avait pas à donner d'agrément préalable aux ventes d'armes, d'après un arrêté du 2 octobre 1992. C'est partiellement faux : l'agrément, préalable ou pas, reste de mise pour les exportations d'armes avant la conclusion de la vente. Et un témoin a confirmé cette semaine que le ministre du budget devait agréer le montant des commissions.... "
lien direct : http://sarkofrance.blogspot.com/2010/11/185eme-semaine-de-sarkofrance-le.html

Karachigate en Belgique :
http://www.rtbf.be/info/articles/des-familles-de-victimes-dun-attentat-a-karachi-demandent-laudition-de-sarkozy-et-chirac