lundi 29 novembre 2010

[revue de presse] - [84] - [mardi 30 novembre 2010]


La bas si j'y suis, France Inter
"L’affaire Karachi expliquée à ma mère L’attentat, les rétrocommissions, le financement de la campagne Balladur, l’implication de Nicolas Sarkozy, les enquêtes et théories successives... vous saurez tout sur l’affaire Karachi. Un reportage de François Ruffin.
Sarkofrance
"Tous les deux ont été premiers ministres. L'un a témoigné devant une mission parlementaire, l'autre devant un juge. Leurs deux auditions ont été enfin publiées. Il nous manque quelques écoutes, et le dossier sera presque complet. Balladur et Villepin se sont partiellement expliqués. Partiellement, car les sous-entendus et les amnésies restent nombreux. Le procès Clearstream tient-il en otage la vérité de l'affaire Karachi ?
[...]
3. Sur les rétro-commissions, Villepin précise que les soupçons de l'époque n'étaient qu'une « intime conviction », suffisante tout de même pour vouloir annuler plus de 200 millions d'euros de commissions. D'où viennent alors ces « très forts soupçons » ? Primo, de « l’examen détaillé des contrats et du caractère anormal d’un certain nombre de dispositions » , « tant sur les montants que sur le calendrier.» Secundo, d'écoutes téléphoniques qui démontraient les contacts fréquents et répétés entre deux intermédiaires, Ziad Takkiendine et Abdulraman el-Assir, et des personnalités politiques du camp Balladur (« des ministres du précédent gouvernement et des membres de leur entourage »). Takieddine a ensuite voulu porter plainte contre le gouvernement français quand il fut prévenu de l'arrêt des versements, mais « Il a fini par céder et l’affaire s’est conclue par la destruction des différents documents entreposés à Genève », rapporté Michel Mazens, l'ancien patron de la Sofresa nommé par Chirac en décembre 1995, devant le juge Van Ruymbeke.
[...]
Mais qui donc était écouté ?
Devant le juge, Dominique Villepin ne voulait pas laisser croire que Jacques Chirac et lui-même orchestraient un cabinet noir chargé d'écoutes, enquêtes et vengeance. Cela affaiblirait sa position personnelle dans le nouveau procès de l'affaire Clearstream, prévu l'an prochain. Ainsi les écoutes téléphoniques n'auraient pas visé d'hommes politiques; elles n'auraient pas été ordonnées par l'Elysée; Chirac ne cherchait qu'à moraliser la diplomatie internationale; etc.


En 2008, le juge Van Ruymbeke avait déjà dû renoncer à identifier les bénéficiaires de rétro-commissions dans un autre contrat, celui des frégates de Taïwan, signé en 1991 sous François Mitterrand pour sa première tranche, augmenté de 2 milliards de francs en 1993 sous Edouard Balladur. Quelques 520 millions de dollars de commissions avaient été versés, un montant confirmé par Roland Dumas, alors ministre des Affaires étrangères, puis Alain Richard, ministre (socialiste) de la Défense.
Villepin se protège...."


Le Post, Full HD Ready France 5


Marianne2, Philippe Bilger
"...si on avait appliqué comme il convenait les règles, les comptes de campagne d'Edouard Balladur n'auraient pas dû être validés mais ceux de Jacques Chirac non plus, encore plus douteux apparemment. C'est Roland Dumas qui a fait valoir qu'un double choc de cette importance ne pouvait pas décemment être causé. A la rigueur Balladur mais s'il devait entraîner Chirac dans sa chute et ses mécomptes, c'était inconcevable !


On a donc refait les comptes et, miracle, ils tombaient - comme l'expression est mal choisie - « juste ». Le tour de passe-passe accompli, on a voté une validation qui est passée de « justesse ». En effet, quatre voix y étaient hostiles, quatre favorables et c'est le président Dumas qui a fait pencher la balance en faveur de la régularisation. Guère étonnant quand on connaît le parcours, l'intelligence tactique et la tolérance de cette personnalité moins indignée par les défaillances morales et politiques que par l'indignation elle-même. Au Conseil Constitutionnel siégeait également Etienne Dailly qui n'en était plus à un compromis près...."


Bakchich, Nicolas Beau
"Ex-directeur financier de la Direction des constructions navales internationales, Gérard-Philippe Menayas a été entendu par quatre juges d’instruction. Mais ce ne fut pas pour l’interroger sur son instructif cahier.
[...]
Gérard-Philippe Menayas et Jean-Marie Boivin se connaissaient, naturellement. Les deux hommes, le haut fonctionnaire de la construction navale et le « répartiteur », se parlaient fréquemment, même lorsque Boivin cesse, en 2004, de travailler pour la DCNI. Menayas écoute attentivement les confidences du grand maître des commissions et les note scrupuleusement. D’abord sur des fiches, puis, après 2007, sur un cahier à spirales intitulé « Verbatim ». Bakchich s’est procuré quelques extraits des brûlants feuillets issus du fameux cahier, où sont mis en cause aussi bien Balladur et Sarkozy que Pasqua, Villepin ou Élisabeth Guigou. «  À l’époque, Jean- Marie Boivin craignait de ne pas être dédommagé, il balançait beaucoup de choses, il se défoulait. »..."



Rimbus le blog
"En lisant ce qui est paru dans la presse on a envie de rire ! Balladur affirme "ne pas être au courant de commissions"… Sacré Edouard !


Mais alors, de quoi a-t-il parlé avec Cheikh Ali Ben Mussalam, le principal intermédiaire du contrat Sawari 2, dont on notera que les contrats de commissions vont s'avérer «hors normes» avec un pourcentage de 8 % au lieu d'1 ou 2 % (selon ce qu'en dit Libération).


En effet, cet article de Marianne du 13 apût 2001 (à moins qu'il ne soit totalement fantaisiste) prétend que Balladur a rencontré personnellement 4 fois Ben Mussalam… étonnant, non ?

"Qu'on en juge par ce document inédit: «30.11.93: Rencontre Nicolas Bazire, Ali Ben Mussalam. 18.11.93: Rencontre Balladur, Ben Mussalam, en présence d'un fils du roi Fahd. 20.11.93: Rendez-vous Bazire, Balladur, Ali Ben Mussalam. 23.12.93: Rendez-vous Léotard, Ben Mussalam. 1.1.94: Nouvelle rencontre Bazire, Balladur, Ben Mussalam. 2.1.94: Bazire rencontre Ben Mussalam pour préparer le voyage de Balladur en Arabie Saoudite. 7.1.94: Voyage de Balladur en Arabie Saoudite».
(…) les 22 et 23 décembre 1994 a lieu une nouvelle rencontre Bazire, Balladur, Ben Mussalam et, le 10 mars 1995, un nouveau rendez-vous Donnedieu de Vabres, Ben Mussalam."..."


Thierry Ardisson, Canal+
Invitée : Magali Drouet. Il aura fallu attendre Thierry Ardisson pour avoir un résumé correct et de bonnes questions à la télévision au sujet du "KarachiGate". Je ne peux malheureusement diffuser la vidéo ici, Canal+ dégageant systématiquement la vidéo de chaque plateforme.