lundi 10 janvier 2011

[revue de presse] - [90] - [1-10 janvier 2011]

Arretsurimages.net, Gilles Klein
"Nouvelle piste pour expliquer l'attentat de Karachi ? "L'attentat du 8 mai 2002 serait une vengeance pakistanaise liée à la vente par la France de sous-marins à l'ennemi indien," selon Libération, qui cite deux sources. Dans un second article, le journal n'écarte néanmoins pas la piste de l'arrêt du versement des commissions...


"L'attentat de Karachi du 8 mai 2002 ayant tué onze salariés de la Direction des constructions navales (DCN) aurait été perpétré avec l'aval des services secrets pakistanais de l'ISI pour sanctionner la décision de la France de vendre des sous-marins à l'Inde, ennemi politique et militaire du Pakistan. Cette piste - déjà avancée - apparaît aujourd'hui d'autant plus plausible à la faveur des confidences inédites recueillies par Libération auprès de deux témoins de premier plan de l'époque", écrit le quotidien.
"Alain Juillet a occupé les fonctions de directeur du renseignement de la DGSE d'octobre 2002 à décembre 2003 (...). Il se montre catégorique. Pour lui, «l'hypothèse d'un attentat commis sur demande de l'ISI [les services secrets pakistanais, ndlr] doit être retenue». Et il pointe l'existence d'un événement déclencheur «que représente le choix de la France de vendre des sous-marins à l'Inde» alors que Paris avait pris l'engagement de ne pas armer le rival du Pakistan."
"Cette piste est également confirmée, sous couvert d'anonymat, par un officier qui a autrefois côtoyé les salariés de la DCN présents au Pakistan, notamment au travers des prestations de la société Deflog. (...) L'officier, avec lequelLibération a échangé plusieurs courriers, assure lui aussi que l'attentat a été commis par un groupuscule contrôlé par l'ISI pour punir la France de sa décision de vendre des sous-marins plus performants à l'Inde." 


 

LePoint, AFP
« Le ministre de la Défense Alain Juppé a décidé mercredi de déclassifier tous les documents demandés par le juge Trévidic, chargé du dossier de l'attentat de Karachi, pour lesquels la commission sur le secret défense a émis un avis favorable, a-t-on appris auprès du ministère. La commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN) a émis le 16 décembre un avis favorable à la déclassification d'une partie de 54 documents de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). Son avis est paru le 30 décembre au Journal officiel… » 


 

Liberation, Guillaume Dasquié
« Alain Richard révèle sa version de l'attentat de Karachi. Il occupait le poste de ministre de la Défense jusqu'au 7 mai 2002, veille de l'attaque terroriste perpétrée le 8 mai 2002 […]

Q : Entre 2001 et 2002, que saviez vous des relations des services secrets pakistanais de l'ISI avec les guérillas islamistes locales?
R : Sur la question des relations de l'ISI avec des groupes de militants islamistes armés, qui trouve son origine dans la très longue implication de cet ensemble de services dans le conflit du Kashmir, nous avons été alertés de façon récurrente par la DGSE et cette  appréciation était partagée par tous les services de renseignement avec lesquels nous avions des relations de confiance. Cela signifiait pour nous que, si des groupes extrémistes préparaient des attentats, ils pourraient bénéficier de complicités au sein de l'ISI qui compliqueraient la tâche des autorités pakistanaises pour détecter et déjouer ces projets. Cela s'est vérifié plusieurs fois à l'époque et surtout dans les années suivantes. Bien entendu si le pouvoir pakistanais pouvait être pris au dépourvu par ces attentats du fait de la non-fiabilité de ses propres services, c'était radicalement impossible pour des services étrangers de repérer des menaces précises. Je n'ai pas vu, dans ces notes, de signalements de menaces venant de ces réseaux et visant spécifiquement la France.... »